Notre identité sexuelle est-elle définie par le genre ?

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Depuis des mois, la fameuse « théorie du genre », mobilise les débats dans l’opinion publique et la sphère médiatique.

La notion d’identité sexuelle, l’enseignement à l’école de la notion de « qu’est-ce que le genre »…, autant de sujets polémiques.

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Notre identité sexuelle est-elle définie par le genre ?

Pour ma part, je vous propose d’apporter quelques éléments scientifiques sur le sujet.

Pour cela je m’appuierai sur l’ouvrage « ÊTES-VOUS UN HOMME OU UNE FEMME ? » écrit par John Money et Patricia Tucke. Il s’agit d’une approche physiologique dans la différenciation sexuelle mais aussi des étapes dans la construction psychologique du genre.

Tout d’abord, je souhaite préciser que cet ouvrage a été élaboré à partir d’une étude menée sur une population Nord Américaine dans les années 1970. Il y a donc sûrement un décalage certain avec la vision que l’on pourrait en faire en Europe.

La problématique développée par Money et Tucker dans leur publication repose sur les facteurs déterminants la construction de l’identité sexuelle de l’être humain de la conception à la vieillesse. De cette étude en découle de très nombreuses questions.

Notre identité sexuelle est-elle définie par le genre ?

Qu’est-ce que l’identité sexuelle ?

L’identité sexuelle est la base de notre existence individuelle. Elle détermine à la fois tous nos agissements, nos modes de pensées et par extension, elle détermine aussi notre relation aux autres. C’est un des fondements de notre société. Nous sommes tous des humains et notre mode de représentations sexuelles nous classifie donc avant tout en tant qu’homme ou en tant que femme.

Toutefois certains individus se différencient des stéréotypes classiques. C’est le cas par exemple pour les hermaphrodites, les travestis, les transsexuels ou autres homosexuels. Ces exceptions nous interrogent.

Notre identité sexuelle est-elle définie par le genre ?

Les cas d’identités sexuelles « anormales » ont toujours déchaîné les passions. Et cela est encore vrai aujourd’hui. Ce rejet est-il « instinctuel » lié à notre inconscient collectif qui considère que ces individus ne peuvent procréer ? Ou bien est-ce seulement l’empreinte culturelle qui génère cette attitude ? Qu’est-ce que le genre ?

A partir d’études de cas, Money et Tucker expliquent dans leur ouvrage comment l’identité sexuelle de l’individu peut suivre différents chemins au cours de sa vie. Ils développent bien sûr les différences entre les deux sexes mais ils insistent également systématiquement sur les éléments biologiques ou comportementaux qui leur sont communs.

A l’origine nous pouvons tous être homme ou femme.

Notre identité sexuelle est-elle définie par le genre ?

Au départ, existe pour tous, le double potentiel d’être un homme ou une femme.

différentiation de l'organe génital

Les auteurs présentent ainsi les 4 impératifs qui sont déterminants pour la différenciation des sexes :

  • le pouvoir de féconder chez l’homme
  • les cycles menstruels, l’enfantement et l’allaitement chez la femme

Ainsi la construction de cette identité sexuelle s’appuie sur différents facteurs:

  • Génétique (déterminisme chromosomique). Les caryotypes XX et XY sont les hypothèses de combinaisons les plus plausibles. Mais il existe toutefois d’autres formes plus aberrantes. Jusqu’à 6 semaines de conception, tous les embryons suivent en fait un itinéraire neutre d’un point de vue sexuel.
  • Hormonale : Tout fœtus secrète à la fois des hormones mâles (androgènes, testostérone) et femelles (œstrogènes, progestérone). Ce n’est pas la présence mais le dosage et la proportion de chacune de celles-ci qui vont permettre aux organes génitaux de se différencier définitivement dans un sens ou dans l’autre. Il sera nécessaire pour créer un embryon mâle de l’intervention de 2 hormones, une pour stimuler les canaux de Wolff (les futurs organes masculins) et une autre pour mettre un terme au développement des canaux de Müller (futurs organes sexuels féminins). Si ce n’est pas le cas, les organes évoluent vers l’identité femelle. Il est donc plus facile de créer une femme qu’un homme. Les organes sexuels au départ, à la fois masculin et féminin, s’atrophieront sous l’influence hormonale
  • Social : (Identification à un schème masculin et féminin). Même si à notre naissance, notre identité sexuelle est encore une virtualité, celle-ci sera fortement déterminée par le contexte social.

Le deuxième point peut être repris comme slogan féministe. D’ailleurs dans l’une de ses nouvelles (Paradis sur mesure), Bernard WERBER imagine un monde totalement peuplé par les seules femmes. Dans ce cas d’espèce, le mode de reproduction est la parthénogenèse.

Notre identité sexuelle est-elle définie par le genre ?

Le genre est un concept utilisé en sciences sociales pour désigner les différences non biologiques entre les femmes et les hommes.

Alors que le sexe fait référence aux différences biologiques entre femmes et hommes, le genre réfère aux différences sociales, psychologiques, mentales, économiques, démographiques, politiques, etc.

Notre identité sexuelle est-elle définie par le genre ?

Les différences sexuelles « secondaires » tant physiques que comportementales ne sont pas systématiquement prédéterminées à un sexe. Elles peuvent être très variables et plus ou moins opérantes selon l’environnement, les cultures ou l’époque dans lesquels l’individu se place.

Cela nous interroge donc sur les représentations que l’on peut avoir de l’image de l’homme ou de la femme et qui sont en perpétuelles évolutions.

Des bifurcations sur le chemin de la maturité sexuelle

Dans un deuxième temps, Money et Tucker illustrent par de nombreux exemples les possibilités d’anomalies des organes génitaux au cours du développement prénatal. Ils donnent aussi des exemples d’enfants dont l’histoire ou l’imprégnation d’hormones a modifié la trajectoire sexuelle.

Au cours de son évolution, l’individu continue de mettre en place son identité sexuelle. Des bifurcations sur le chemin de la maturité sexuelle peuvent intervenir à chaque étape. Ce sont des stimuli suffisamment forts, de nature physique, hormonale, neurologique ou sociologique qui peuvent ainsi l’amener à orienter son appartenance sexuelle : un seuil hormonal qui s’abaisse ou qui s’élève trop, le regard des autres, l’éducation, ….

Mais une fois le chemin choisi, le retour en arrière n’est plus possible. Certaines barrières sont « fermées » (ex : le testicule ne peut se retransformer en ovaire.)

Ainsi, faut-il s’interroger sur la part des différents facteurs déterminants de l’élaboration de la masculinité ou de la féminité ? Génétique ? Biologique ? Culturelle ?

Notre identité sexuelle est-elle définie par le genre ?

Money et Tucker posent aussi cette question du déterminisme de l’identité sexuelle. Est-elle innée ou culturelle ?

Les réponses données par les auteurs semblent pouvoir être toutes modulées, non déterminantes, modifiables.

Ensuite, les auteurs présentent en quoi les stéréotypes sexuels proposés de la société influencent l’orientation sexuelle de l’individu. Ces modèles peuvent varier dans l’histoire ou selon le lieu du monde dans lequel il vit. Ils vont donc influencer mais en aucun cas déterminer la différence entre les sexes.

Pour ma part, et par rapport à ma pratique professionnelle d’infirmière et les personnes sur lesquels j’interviens, (adulte handicapé), cette influence de l’environnement sociétal, me fait penser qu’elle peut être mise en parallèle avec le regard que peut avoir la société sur ce public.

L’handicap influence la perception des gens. Le plus souvent, ils voient le plus souvent en face d’eux un handicapé avant de voir un homme ou une femme sexuée. C’est comme un « gommage » de l’identité sexuelle. L’individu devient « asexué ». Il y a souvent des toilettes homme – femme – handicapé ! Ou les toilettes handicapées ne se situent que dans le seul secteur femme !

mixité

La construction de la masculinité et de la féminité.

Les premières années de la vie sont déterminantes pour la construction de la masculinité ou de la féminité. La construction de l’identité sexuelle se fait à partir du schème correspondant à notre sexe, mais aussi en confrontation avec le schème de l’autre sexe.

Pour l’enfant, c’est d’abord le cercle des proches, le père et la mère, qui délimite les 2 schèmes sexuels homme/femme.

Les scientifiques, au travers d’autres exemples, prouvent à quel point nos schèmes sexuels pèsent sur le genre humain. Ceux-ci finissent par s’établir irrémédiablement vers l’âge de 3 – 4 ans, sauf peut-être pour certains hermaphrodites, transsexuels ou travestis.

Un genre neutre ?

Notre identité sexuelle est-elle définie par le genre ?

L’auteur pose aussi la question de l’identification à un schème neutre. Elargirait-elle notre perception du monde ? Qu’est-ce que le genre neutre ?

Comment accéder à un schème neutre alors que la publicité « bombarde » nos cerveaux de stéréotypes masculins et féminins souvent caricaturaux ?

Cette identification est aussi en lien étroit avec l’apprentissage du langage.

En effet, le langage c’est apprendre la distinction des genres. Mais à force de polariser les sexes, de souligner les différences entre les sexes, l’enfant finit par oublier les traits communs à tous les humains. Surtout si la distinction des genres est source de discrimination.

Parler une langue où le genre ne serait pas marqué aurait-il une influence sur nos représentations sexuelles (l’espéranto par exemple).

En fait, ils démontrent que c’est l’association des 2 (langage et schèmes sexuels) qui permet de l’établir.

Cette constatation pose plus largement la question du rôle des parents dans la structuration de son identité sexuelle? Quelle est l’importance de la « référence » parentale pour la construction de l’enfant? Même dans un couple dit « classique », celle-ci ne s’appuie pas exclusivement que sur la seule « image » sexuelle des parents biologiques. Les référents peuvent être multiples (fratrie, grands-parents, famille élargie, professeurs, amis…). Que peut-il se passer dans les familles monoparentales, les couples homosexuels …

La différenciation des organes génitaux

Autre élément développé dans l’ouvrage : La différenciation entre les organes génitaux est essentielle pour l’apprentissage des schèmes sexuels. Mais, il s’avère que dans notre société, les organes génitaux sont plutôt cachés.

Quelles idées irrationnelles sous tend ce jeu de non-dits qui entourent alors la sexualité pour les enfants ? Comment un enfant peut faire son éducation sexuelle ?

Quelle incidence sur notre équilibre psychologique peuvent avoir les schèmes sexuels ?

A l’opposé, ils posent le constat qu’à l’adolescence, le mode unisexe semble souvent vouloir gommer cette différence morphologique des sexes. Cela augure peut-être un désir d’accorder moins d’importance à cette différence des rôles ?

Notre identité de genre est-elle définie par le sexe ?

Les auteurs amènent des éléments de réponse.

«La meilleure façon d’assurer l’équilibre de nos enfants est de les inciter à fonder leur schèmes sexuels sur les différences relatives aux organes génitaux et aux rôles dans la reproduction qui séparent les hommes et les femme, et de placer les autres types de comportement sexué dans la partie souple de leurs schèmes. Ils pourront ainsi changer le signe affecté ces comportements sans que leur identité personnelle n’en soit ébranlée ». 

Les limites de nos préférences érotiques

Elles apparaissent à l’adolescence mais trouvent leurs racines dans la petite enfance. Elles ne sont pas cependant fixées à ce stade là.

La seule « éducation sexuelle » donnée par les parents ou par la société ne suffit pas pour avoir une sexualité épanouie. Les expériences personnelles et le cheminement de chacun restent essentiels.

Une des spécificités humaines est d’avoir des rapports sexuels indépendamment du taux d’hormones dans le sang, c’est-à-dire toute l’année. De plus, l’espèce humaine a une gamme très étendue de comportements sexuels différents. Ainsi donc, les humains ont beaucoup à apprendre et à expérimenter dans le champ de la sexualité.

De plus, la contraception nous a permis de dissocier complètement notre attitude à l’égard du mariage et de la procréation rendant ainsi à la sexualité une part purement récréative.

De part ses caractéristiques, la sexualité humaine autorise une multitude de situations et de comportements. Elle autorise des pratiques très diversifiées et complexes. Contrairement à l’animal, la finalité de l’acte sexuel n’est pas systématique connecté avec la reproduction. Ainsi donc, le rapport homme-femme a largement évolué entre la génération de nos parents et celle d’aujourd’hui. Cette possibilité de sexualité multiple a des répercussions sur l’évolution des stéréotypes sexuels ?

 La révolution sexuelle » a pu ainsi se faire essentiellement à partir de cette avancée. Les stéréotypes sexuels ont pu évoluer. Mais aujourd’hui, se posent d’autres restrictions comme par exemple le SIDA

Des facteurs limitants à la sexualité

La société a mis en place des facteurs limitants à la sexualité. Par exemple :

  • Le respect de la virginité de l’épouse au moment du mariage, preuve de la paternité pour le futur mari.
  • La prohibition de l’inceste. Money et Turcker précisent d’ailleurs que les explications par rapport à cet interdit ne sont pas satisfaisantes. La théorie de la dégénérescence biologique ne tient pas.

Cette deuxième règle m’amène à m’interroger sur le pourquoi de ces représentations sur la sexualité. A quoi sont-elles liées ? En l’espèce, plus que des arguments d’incompatibilité biologique, c’est la société et l’homme qui a mis en place ces interdits. Pour quelles visées ? Patrimoniale, politique, culturelle, religieuse ?

Les stéréotypes culturels trop rigides amènent les sociétés à stagner mais ceux qui sont « lâches » n’assurent pas la cohésion de la société.

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Encore des différences entre les stéréotypes masculins et féminins!

Quelques exemples :

  • En général les femmes ont des salaires moins importants que celui des hommes à poste égal.
  • Les hommes ne peuvent guère exprimer leur émotion (pleurer par exemple).

Ainsi le développement pour l’homme de son côté « féminin » et pour la femme sa dimension « masculine » permet d’acquérir une intelligence et une originalité supérieure à la moyenne pressent l’auteur.

Cette bipolarité de l’individu, qui vient rejoindre la théorie primitive de l’embryogenèse, ainsi que d’autres modes de pensées (orientales, psychanalytique (JUNG)…) correspond à mon ressenti profond et semble être en effet la voix à suivre pour une humanité moins « sexiste ».

D’après Money et Tucker, les groupes d’homosexuels, travestis et transsexuels ont tendance, à travers leurs revendications, à défendre des stéréotypes sexuels classiques.

Notre identité sexuelle est-elle définie par le genre ?

De plus, les bisexuels posent la problématique de la « barrière » que chacun se donne dans le choix du sexe de son partenaire et de son intérêt érotique. Pour eux, elle peut s’abaisser sans se verrouiller et s’inverser à loisir. Par contre pour les autres, elle est fermée de façon définitive au seul sexe opposé ou au même sexe. Cette bipolarité, peut-elle être une pratique plus courante, avec l’évolution des stéréotypes ?

En fin d’ouvrage, les auteurs abordent des aspects de la sexualité des personnes âgées. Ils précisent que les stéréotypes de la société concernant ce public peuvent parfois être antagonistes avec la persistance de leurs besoins sexuels. Les aînés n’auraient pas de relations sexuelles mais en fait, il n’en est rien. L’image de vieillesse et sexualité ne va pas de soi, la société n’en tient pas compte dans son fonctionnement (maison de retraite…)

Les personnes âgées, les handicapés semblent être encore aujourd’hui une frange de la population envers qui les représentations autour de la sexualité restent taboues.

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