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Étapes, évolutions et réflexions autour de l’orgasme masculin, tels sont l’objet de cet article. Cette approche de la psychologie de la sexualité masculine s’appuie sur le livre de Bruno Boutot.
L’orgasme masculin
L’orgasme, pour un homme semble une telle évidence ! Stimulation, érection, éjaculation et le plaisir est là.
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De l’adolescence à la maturité
Cependant cet ouvrage ouvre sur d’autres horizons. L’homme peut avoir envie d’accéder à d’autres dimensions pour sa sexualité.
La première partie du livre s’appuie essentiellement sur le témoignage d’un homme. Il parle de sa vie sexuelle de son adolescence à ses 31 ans. Cette partie est suivie de quelques textes et témoignages sur la masturbation puis de planches et dessins anatomiques appuyés par une argumentation scientifique sur la physiologie de l’appareil génital et hormonal masculin.
Le premier récit illustre tout d’abord la quête d’un homme au cours de sa vie pour développer une sexualité de plus en plus élaborée.
Le récit commence à l’adolescence avec la pratique masturbatoire, première découverte du plaisir mais déjà avec la conscience de l’importance du partenaire. En effet, l’auteur d’un des textes distingue des sensations différentes selon qu’il se masturbe en « solo » ou suite à un flirt.
L’onanisme répond à un besoin biologique. Ce besoin à l’adolescence est souvent impérieux. Cependant, apparaît aussitôt la dimension culturelle lorsqu’il imagine « l’œil de Dieu » qui observe ses agissements.
La masturbation reste concrètement un acte biologique individuel. Celle-ci apparaît d’ailleurs dès la période fœtale. Mais il se construit également au travers d’un fantasme donc nécessairement au travers d’une relation à l’autre.
Toutefois, cette pratique est encore aujourd’hui empreinte d’interdits et/ou de tabous. Elle n’est donc pas un acte totalement libre. Le contexte sociétal et religieux vient la parasiter.
Il y a donc une relation évidente entre culture, religion et sexualité.
Mais malgré cette influence, le narrateur a su dépasser cette inhibition. Il faut donc alors s’interroger sur la prééminence de la force de cette pulsion par rapport aux antagonismes culturels et religieux.
Les premières expériences sexuelles
L’auteur poursuit cette pratique avec l’expérience de la première relation sexuelle où interviendra la fulgurance de son plaisir mais aussi le plaisir de la partenaire. Il apparaît alors pour l’auteur l’importance du contrôle de l’éjaculation. A la fois pour satisfaire sa partenaire mais aussi pour augmenter son plaisir à lui. Cette recherche l’amène à être plus à l’écoute de son corps, à définir au plus prés ses besoins, à varier les stimulations, les temps de repos pour que l’éjaculation ne le surprenne et qu’il puisse la maîtriser.
Il privilégie alors la qualité plutôt que la quantité. En d’autres termes, il réduit le nombre de ses partenaires.
Après la maîtrise de l’éjaculation, cet homme découvre que l’abandon post-orgasmique est aussi source de jouissance. Sa relation à l’autre s’affine. Il s’aperçoit que son plaisir est plus fort si le désir est présent : le désir qu’il a pour sa partenaire mais aussi le désir que sa partenaire a pour lui. Ce désir est animé par l’implication des 2 protagonistes.
Un sentiment de colère l’envahit lorsqu’il prend conscience que, une fois au lit, et ce malgré le féminisme affiché de ses partenaires, celles ci sont plutôt « passives », s’occupant plus de leur plaisir que du sien.
Y aurait-il encore un décalage avéré entre l’égalité Homme/Femme prônée et revendiquée par notre société et la réalité intime de la relation sexuelle ? Existerait- il encore une dichotomie entre la représentation mentale collective et le vécu émotionnel individuel ?
De plus, il faut s’interroger sur la part d’initiative que peut laisser le narrateur à sa partenaire féminine. Était-il dans un schéma masculin typique dicté par les normes de la société, c’est-à-dire où l’homme est celui qui agit, qui maîtrise, et qui assume les responsabilités ?
Le plaisir au masculin
Ensuite, il élargit sa réflexion. Pour lui, le plaisir n’est plus limité qu’à la seule région génitale. Lors des relations sexuelles, son ressenti est élargi à l’ensemble des autres zones de son corps. Il est ainsi amené à expérimenter d’autres champs de sensations, de plaisir…
Cette réflexion renvoie à la façon dont, dans notre culture, les garçons sont élevés et éduqués. Les soins du corps, les contacts corporels, les caresses …sont exclus ou limités la plupart du temps au strict nécessaire. Il n’y a pas d’apprentissage de la douceur, du plaisir tactile, de la sensualité, du toucher agréable source de plaisir et d’épanouissement de soi. Sont privilégiés le côté rudesse, agressivité verbale et corporelle, sports violents, contacts virils et les comportements à risques, la compétition…
Ce point du récit fait aussi écho avec de nombreuses observations dans mon quotidien de thérapeute corporelle. Dans ma pratique, je propose du massage relaxant. Il arrive ainsi souvent que les hommes qui souhaitent s’informer sur la nature de mes soins, me demandent si j’exécute les « finitions ». Comme si le toucher corporel pour eux ne pouvait s’accomplir qu’au travers d’un plaisir sexuel. Le reste du corps et le plaisir qu’il peut procurer ne semble pas pouvoir rivaliser avec une éjaculation car, quand je précise que je ne réponds pas à cette demande, la communication se termine très rapidement.
Suite à tout ce cheminement, l’auteur énonce une sorte de « lettre de revendication » à l’adresse des « filles » pour affirmer ses demandes sexuelles. Qui se termine par :
« Vous le savez les filles, vous le saviez depuis longtemps, longtemps : le rapport sexuel n’est pas l’échange de deux plaisirs, mais le lieu magique où nos dons se multiplient sans limite. Rappelez-le-moi, chaque fois. Et souvenez-vous-en. »
Une autre dimension apparaît
Après avoir dépassé la culpabilité de la masturbation, et acquis assez d’assurance pour ne plus faire du rapport sexuel le lieu de sa propre estime, une nouvelle dimension apparaît, plus sociale. Il prend conscience que sa perception de sa sexualité est en lien direct avec ses relations aux autres.
Ainsi donc la notion de rivalité perd alors de sa valeur. Sa relation avec les autres hommes et les femmes s’en trouve modifiée.
Se faisant, il passe les différentes étapes du contrôle social : intériorisé, relationnel et formel.
- Intériorisé : s’autoriser la masturbation, découvrir sa génitalité
- Relationnel : avoir des relations sexuelles, tenir compte de son plaisir et celui de l’autre, affiner les différentes facettes de la relation à l’autre au travers la sexualité
- Formel : faire le lien entre son positionnement dans la relation sexuelle et son positionnement et plus largement son intégration dans la société, les autres hommes et les autres femmes. (rapport de force/échange et respect).
Cette première partie de l’ouvrage se termine par une série de très beaux dessins représentant l’anatomie de l’homme. La focale rapprochée de certains plans nous donne à voir le sexe en tant que tel. Comme si l’on regardait un visage en gros plan.
A la fois précisions, érotisme, esthétisme et poésie.
Être identifié à notre visage, voilà ce qui caractérise notre culture. On peut s’interroger à travers ces images sur d’autres possibilités d’identification.
Culturellement, sous l’empreinte judéo-chrétienne de notre société, le sexe est caché. C’est une partie intime dans le meilleur des cas, voir « sale » pour les plus extrêmes. Découvrir le sexe, le dédramatiser comme le font ces dessins voilà un chemin à suivre pour une vision plus saine de la sexualité.
Des témoignages
L’ouvrage présente toute une série de témoignages d’hommes. La sexualité est langage, le plus souvent un langage sans paroles pour les hommes.
Pourquoi tant de silence autour de ces thèmes ? Le silence ? Je dirai plutôt du bruit « déplacé». Du bruit au travers de toutes les blagues sexuelles, souvent l’apanage masculin. Quels risques y aurait-il pour les hommes de parler de leur ressenti, de leurs frustrations, de leur demande sexuelle ?
L’empreinte sociale de la virilité contraint-elle au silence ? L’action assignée à l’homme culturellement et imprégnant sa sexualité serait-elle amoindrie par la parole ?
Cet ouvrage datant de plus de 30 ans, me semble encore aujourd’hui extrêmement d’avant-garde. On y découvre que l’orgasme au masculin a de nombreuses facettes. Mais que ces facettes ne vont pas forcément de soi, qu’elles sont à acquérir pour chaque homme.
Cette approche assez approfondie de cette thématique vous a-t-elle intéressé ? L’avez vous partagé ?
Quelles compléments ou interrogations vous suggère t-elle ?
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